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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 08:35

 

Même si pour certains d’entre nous, ce type de conscience semble éloigné de notre mode de vie, il peut être intéressant d’observer comment nous nous comportons face à de vieilles traditions. Nous pourrions être étonnés de constater que nous continuons à reproduire des schémas qui, si nous y appliquions nos capacités de réflexion et d’analyse objective, révéleraient le peu de sens qu’elles ont. Pour citer quelques exemples, nous pouvons en trouver dans le respect de la tradition de la Toussaint, ou dans le choix d’une cérémonie religieuse pour notre mariage alors que le reste du temps nous nous tenons éloignés de la religion, ou encore, de notre conception de la famille et notamment de la place et du rôle de l’homme et de la femme, dans notre rapport à ceux que nous considérons comme des chefs, que ce soit un supérieur hiérarchique ou un gouvernant politique, dans nos réactions émotionnelles face à certains événements mondiaux et ce d’autant plus quand ils sont relayés par les médias. Lorsqu’un individu entre dans la conscience individuelle, il le fait dans une espèce de fondu enchaîné avec la conscience de masse. Il est un mélange des deux ce qui a pour effet que certains aspects de sa vie appartiennent à un type de conscience et d’autres à une conscience différente. Cela crée donc souvent des tiraillements renvoyés par son environnement et les personnes qu’il côtoie qui appartiennent souvent elles-mêmes pour partie à un niveau de conscience et pour partie à l’autre. Ainsi qu’il a été indiqué, la sortie de la conscience de masse se fait par le biais du développement du mental nourri par la scolarisation, les voyages et l’accès à d’autres modèles de vie considérés comme plus attractifs. Pour que la scolarisation ait cet effet évolutif, elle doit elle- même être basée sur l’idée d’aider un enfant à développer sa capacité à appréhender intellectuellement le monde qui l’entoure, à se faire une opinion, à émettre des choix personnels, car évidemment, sans cette conscience, la scolarisation peut aussi être un formidable outil d’enrégimentement des masses, comme cela a été le cas dans certains régimes totalitaires. Le mélange entre un corps émotionnel très puissant, avec des désirs forts et un corps mental de plus en plus développés entraîne l’apparition de l’ambition et du désir d’influence et de pouvoir. L’individu veut des choses, il veut posséder, acquérir, faire sien. A cela vient s’ajouter le développement et l’affirmation de la personnalité qui constitue la capacité à être réellement conscient de soi, de ses motivations, goûts et opinions (le sujet de la personnalité et de sa construction sera abordé dans les pages suivantes). Lorsqu’à son tour la personnalité s’affirme, l’individu est en mesure d’exercer un certain pouvoir sur son environnement. Ce pouvoir est exercé à des fins personnelles et a souvent, au moins dans un 1er temps, des effets destructeurs sur l’environnement de la personne. C’est le règne de la loi du plus fort. L’évolution de la conscience individuelle se caractérise tout d’abord par un début d’indépendance vis-à-vis du milieu original. L’individu sort du lot, se singularise, il commence à affirmer et à montrer une identité personnelle. Il est en mesure de dire « Je », de revendiquer ses goûts et idées. Si on étudie les sociétés qui vivent en conscience individuelle, c’est-à-dire celles dont la majorité de la population a atteint ce seuil, on s’aperçoit que leurs valeurs sont les suivantes :

- importance de la réussite scolaire. Faire des études est synonyme de future réussite professionnelle.

-        valorisation de la réussite, du talent et du succès individuel. Il y a un fort besoin de montrer sa différence et sa spécificité, d’obtenir une reconnaissance de la société.

-        importance des libertés individuelles : les divorces sont rendus possibles, la notion de propriété privée est fondamentale, les individus peuvent d’ailleurs chercher à contourner les règles si celles-ci ne leur conviennent pas.

-        chacun est en mesure de choisir le métier qu’il veut exercer. A ce sujet, le summum de la conscience individuelle est souvent vu comme le fait d’être à son compte (désir d’autonomie) ou la possibilité d’occuper un poste prestigieux dans une grande entreprise ou administration (désir de pouvoir).

-        avec le développement du mental, les métiers du secteur tertiaire font leur apparition et se multiplient alors que les métiers des secteurs industriels, agricoles et de bas niveaux de qualifications sont rejetés.

-        une grande importance est accordée à la créativité personnelle que celle-ci s’exprime dans le travail ou dans les loisirs (d’où l’importance de pouvoir disposer de temps libre). L’épanouissement personnel est recherché.

-        une période de consommation croissante. Le bonheur est associé au fait de posséder.

Cette qualité de conscience entraîne le développement des individualités, mais aussi de ce fait, de la compétition et de la concurrence, ce qui a pour conséquence l’apparition du chômage. En bien des points, le stade de la conscience individuelle est une phase des plus délicates à traverser et il est heureux pour la planète que l’humanité ne la passe pas toute en même temps, elle n’y survivrait pas. Généralement, quand un pays entre en conscience individuelle, cela se traduit par une guerre d’indépendance ou une révolution.

Tant qu’un individu n’est pas doté d’une forte personnalité, il n’est pas en mesure d’avoir une action marquante sur les plans physique, émotionnel et mental. Dés que sa personnalité est présente, il produit forcément ce type d’action, que cela soit pour le pire ou le meilleur. Certaines personnalités donnent des tyrans ou des hommes d’affaire sans scrupules, d’autres des artistes renommés, qu’ils soient peintres, écrivains, musiciens, de grands chefs d’entreprise, des inventeurs...

En conscience de masse, l’individu éprouve un certain sens des responsabilités vis-à-vis de ceux qui lui sont proches. Dans la conscience individuelle, ce sens des responsabilités est d’abord perdu au profit de la responsabilité de soi et de la capacité de l’individu à se battre pour défendre ses intérêts et obtenir ce qu’il veut. Mais en évoluant, ce sens des responsabilités qui était de nature affective (et même organique) en conscience de masse, va réapparaître et se teinter de mental. L’individu se sent une responsabilité envers ceux qui lui sont proches, qui font partie de sa sphère affective. Il va chercher à les conseiller, leur donner des idées, une direction, ce qui peut aller de la simple suggestion à l’imposition. C’est ainsi que des parents bien intentionnés veulent décider de l’orientation scolaire de leur enfant ou au contraire ne décide pas pour laisser l’enfant faire ses choix. Mais à ce niveau, le sens des responsabilités est très personnel, il ne concerne la plupart du temps que ceux qui font partie de la sphère de l’individu et est totalement coloré par la vision propre de l’individu.

Un exemple peut être donné dans le monde du travail et dans l’évolution des cultures d’entreprise. Pendant longtemps dans les grandes entreprises existaient (et existent parfois encore) un modèle paternaliste, les employés étant maintenus en conscience de masse, vus comme des enfants qui avaient besoin d’être guidés et pris en charge. Cependant les salariés eux-mêmes évoluant et quittant la conscience de masse, il a fallu revoir les types de gestion d’entreprise. A présent, les modèles proposés sont basés sur la possibilité de progression de ses salariés, sur leur épanouissement au sein des entreprises. Leurs besoins et attentes sont davantage écoutés, il y a une notion de donnant-donnant. Dans nos sociétés en conscience individuelle, il est de plus en plus difficile de faire perdurer des structures dont la forme est celle correspondant à une conscience de masse, telle que les usines où est encore en vigueur le travail à la chaîne. En conscience individuelle, la personne est responsable de sa vie, de ses choix et si quelque chose ne lui convient plus, elle se donne les moyens d’en changer.


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