Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 12:08

 

« Tout ce qui porte un nom est semblable à un livre, que l’on peut ouvrir et interpréter dans tous les domaines de la connaissance. Les noms de chacune des parties de l’anatomie sont chargées de mystères que le langage hébreux sait révéler et qualifier (…) en faisant vibrer la substance la plus intime et aider à attribuer à tous les maux leurs mots-clés.

L’interprétation des noms est le commencement de l’art thérapeutique. Tout débute par une nécessaire « écoute-lecture » du « souffle parlant », à plusieurs niveaux simultanés. (…)

Comprendre le symbolisme d’un membre ou d’un organe est essentiel, mais en connaître son ressenti, et être capable de le verbaliser, est capital. Si l’on prend le cas de plusieurs personnes souffrant d’un organe, la connaissance symbolique et fonctionnelle de cet organe apportera d’importants renseignements, quant à la raison de cette souffrance. Toutes les personnes souffrant de ce mal, auront cela en commun. Toutefois, ces personnes, en fonction de leurs vécus et de bien d’autres critères, vivront ce mal d’une façon unique et leurs ressentis différeront de ceux des autres. Si une personne réussit à formuler précisément, en un verbe ou un adjectif, le ressenti résumant la situation, elle livrera la clé essentielle de sa guérison. C’est là que la magie des racines hébraïques peut faire son œuvre, car il suffit alors de prendre le ressenti de la personne et de trouver la racine correspondante. Ensuite, il faut l’interpréter et faire parler tous les mots issus de cette racine,  puis effectuer les transpositions. (…)

Les racines de nos afflictions résident dans : nos pensées, nos gestes, nos paroles, notre conscient, notre inconscient, notre ascendance, notre descendance. Nous ne sommes étrangers à aucun de nos maux. (…) Le nom de chaque partie du corps révèle, non seulement la fonction qu’il assume, mais également la cause du mal qui pourrait le corrompre. En plus des mots par lesquels le génie de la langue hébraïque désigne les membres ou les états, les paroles que l’on prononce, sous le coup de l’émotion, sont des révélateurs que l’intellect agent envoie et qu’il faut savoir décoder. (…) La force des émotions que nous ressentons est utilisée par notre cerveau pour mémoriser nos expériences, que l’intellect Agent grave dans notre conscience par des représentations symboliques. Ainsi, seules les émotions pourront faire ressurgir ces symboles, par l’intermédiaire de deux instruments : le geste et la parole. L’énergie permettant de sauvegarder ces symboles s’appelle l’affect (…)

Une émotion du passé dont nous n’avons pas tiré la leçon, donc non résolue, émettra des messages allusifs, puis enverra des émissaires que nous ressentirons dans notre chair sous l’aspect de douleur et de malaises. (…) Alors que l’écoute est vitale, chacun des mots que les émissaires apporteront devra être analysé et transposé. L’endroit où surgira le messager sera révélateur d’une clé symbolique essentielle. C’est le principe de l’association d’idées et de la mémoire associative (…). La réminiscence est le processus par lequel les souvenirs remontent à la conscience. C’est par association d’idées que les mots en appellent d’autres et que les gestes évoquent des sensations. (…) Certaines émotions ne reviennent pas à la conscience, car elles peuvent faire l’objet d’une censure du Sur-moi. Les émotions qui ne remontent pas à la conscience sont celles qui parasitent notre inconscient et absorbent une partie considérable de notre énergie dont nous avons grand besoin. C’est pourquoi il importe de bien connaître son passé et de savoir en parler avec limpidité, à l’aide de mots-clés. (…)

C’est par le verbe que le monde fut créé et structuré, et c’est par le verbe qu’il vit et qu’il meurt, par extension qu’il tombe malade et qu’il guérit. On pourrait alors supposer qu’il y aurait des mots qui rendent malades et d’autres qui guérissent, mais cette distinction n’existe pas, l’enseignement traditionnel dit qu’un mot de la Torah peut donner la mort et que le même mot peut rendre la vie. (…)

Avoir un nom, c’est disposer d’un livre de 70 niveaux de lecture. Ainsi, la thérapie kabbalistique doit passer par l’étude des noms constituant du corps et de toutes les sensations qui en dépendent. (…)Le merveilleux de cette observation se trouve dans le fait que si l’on prend le nom hébreu d’un membre du corps, d’un organe ou d’un état morbide, la racine qui le supporte va se mettre à parler de toute la psychosomatique et de tous les ressentis associés à ce nom. S’il s’agit par exemple, d’un organe, la racine donnera la clé d’action inconsciente de cet organe, les mots issus de cette racine se mettront à parler des situations et des émotions qui l’affaiblissent ou qui le renforcent et permettront d’ouvrir, dans l’histoire de la personne concernée, des directions aidant à déterminer l’élément déclenchant d’une pathologie. Ceci s’applique au corps, mais aussi à tous les ressentis et à toutes les émotions qu’une personne sera capable d’exprimer. (…) Lorsqu’une partie du corps se manifeste par l’intermédiaire d’un symptôme, il est possible de comprendre son langage en ouvrant les noms des membres et des organes concernés. Des noms et des verbes se mettent à raconter l’histoire que les profondeurs de notre conscience cherchent à nous faire connaître. (…) Par l’utilisation d’un langage que seule la partie archaïque de notre être comprend, et qui consiste à décliner la racine clé par des méthodes particulières (tséroufim). (…) En revanche, dans les profondeurs de notre être, une partie très ancienne et simple comprend naturellement des successions de sons et sait y répondre, quelle que soit la langue de la personne. (…)

Les mots que l’on prononce influent sur notre environnement et, par conséquent, directement sur nous. Le silence est un état de superposition, si l’on rompt ce silence, la parole exprimée engendrera, en fonction de la façon dont elle est reçue, un état de composition ou de décomposition. (…) Il est donc indispensable, lorsqu’un propos émis génère un état de décomposition, de déterminer le qualificatif du propos ayant généré cet état. La clé se trouve généralement dans les verbes et les adjectifs. Par son sens et son étymologie, le verbe révélera précisément le ressenti de l’esprit, ainsi que la source génératrice de ce ressenti. »

Lahy Georges, « La voix du corps », Editions Lahy, mars 2009


Partager cet article
Repost0

commentaires