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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 10:55
 
Si l’on se pose la question « à quoi sert le langage ? », nul doute que la réponse serait : « à communiquer », pour mettre en relation des individus entre eux. Ce mot de communication est un mot magique que l’on répète à l’envie : nous vivons à l’heure des nouvelles technologies de communication, de la parole libérée et du discours permanent. Une autre époque que la nôtre n’aurait pas donné la même version. Dans le monde traditionnel, le langage est enveloppé d’une aura sacrée, il est le lieu de la révélation de ce qui est, au-delà du commun des mortels où se meut la communication. Que se cache-t-il derrière cette vocation de communication attribuée au langage ? Comment faire pour amener cet acte de « communiquer » par le langage à son potentiel le plus élevé dans la voie d’évolution de l’espèce humaine ?
 
Communiquer pour agir… en écoutant ses sensations et ses sentiments
 
L’homme partage avec l’animal cette nécessité vitale de faire circuler l’information, d’exprimer ses besoins et ses émotions, au minimum dans le but de partage de tâches, ou afin de déclencher des conduites et des actions. En ce sens, tous les animaux dans la nature disposent d’un langage, en tant que système de signaux, qui leur permet de déclencher une réponse faisant suite à un stimulus précis. En effet, pour survivre, l’animal doit s’adapter au milieu, et pour faire face à ses modifications, il a besoin de l’autre, donc d’adopter un langage commun avec l’autre, lié à la prescription de ses besoins. Ce langage « rudimentaire » est avant tout fait, tel le réflexe conditionnel de Pavlov, pour déclencher des types de comportements (fuite, combat ou inhibition) à partir de signaux. Par cette idée, il aisé de penser qu’une information circule entre les animaux, une liaison entre signal et comportement, qui n’est pas « pensé » dans le sens « conscientisé », mais reproduit comme pure réaction instinctive. En d’autres termes, il faut bien admettre qu’un tel mode de langage est plus mécanique, automatique et répétitif que « raisonné ». Cependant, l’animal n’est pas une machine, c’est faire preuve de beaucoup trop de vulgarisation que de soutenir que ce langage des signes des animaux sert à composer seulement des réponses organiques sans éléments de conscience. L’animal éprouve bien des sensations, possède une mémoire et donc établit des associations entre le présent et le passé. Ainsi, si tout animal n’est pas capable de « réfléchir » sa pensée dans des concepts intellectualisés, toute ré-flexion suppose une première flexion, cette flexion première trouvant ses racines dans la pensée immédiate. Donc, il est évident que tout animal (et ne perdons pas de vue que l’homme est avant tout un animal !) est doué de pensée, donc d’une forme d’intelligence. Alors bien sûr, la culture occidentale actuelle nous a habituée à valoriser l’intelligence abstraite (celle qui se meut dans le pur concept, celle qui mesure le QI). Aussi, quand on se tourne vers l’animal, on voudrait qu’il soit intelligent à notre manière, on aimerait le voir s’exprimer dans un langage conceptuel. Comme on n’y parvient pas, on déclare un peu vite que tous les animaux ne sont pas intelligents. Mais si nous ne comprenons pas le langage de tous les animaux, il faut bien se dire que c’est simplement parce que l’homme n’est pas capable de « penser » une intelligence qui n’est pas modelée sur le modèle de la sienne (modèle qu’il possède mais qu’il a exulté). Pourtant, beaucoup d’espèces animales manifestent un très haut degré de formes d’intelligence qui ne sont pas développées chez l’homme (voir les fourmis de Werber), comme une intelligence si fine qu’elle ne passe pas par des concepts, qui n’a pas besoin de projet avant de réaliser, une intelligence non- intentionnelle, instinctive… sensible, capable des plus merveilleuses actions. Si cette intelligence est présente chez tous les animaux, il faut considérer qu’elle existe depuis fort longtemps dans l’évolution de la vie, et qu’elle s’est « engrammée » au plus profond des cellules de chaque espèce dérivée… que donc l’homme aussi la possède, mais peut être bien « engloutie » dans une « monstritude » de concepts intellectualisés. Ainsi, elle ne s’exprime plus et reste dominée par le reste…même si elle est bien enfouie quelque part dans l’inconscient collectif. C’est cette forme de pensée qu’il faut s’attacher à rendre dicible par le biais du langage, en l’enrichissant du langage conceptuel propre à notre espèce. Et ce qui est valable sur l’échelle de l’évolution de l’espèce l’est aussi sur l’échelle de l’évolution de l’individu. Ainsi, depuis sa naissance, l’individu utilise le langage «sensible » ou plutôt affectif pour se faire comprendre. En effet, le besoin de communiquer pour agir n’attend pas la formation d’une pensée conceptuelle, il la précède, parce qu’il est déjà présent dans le sentiment. L’affectivité est la première relation et c’est d’abord cette valeur qui vient traverser le langage. La relation entre le bébé au début de sa vie et sa mère est d’abord celle du sentiment. Le langage maternel est peu informatif sur le monde extérieur, il utilise un vocabulaire restreint, des onomatopées, des interjections qui ne prennent sens qu’en fonction de l’attitude générale de la mère vis-à-vis de son bébé. Et ce type de pensée qui n’exprime que des sentiments ne disparaît jamais. Il est même sous- jacent à toute expression plus conceptuelle et abstraite. Mais au fur et à mesure de l’apprentissage et de l’éduction, il est oublié au profit du moule façonné par nos éducateurs afin de fabriquer des individus « mathématiquement » intelligents.
 
Donc, la communication pour l’action doit passer par la « sensibilité » qui prend son origine dans le langage animal et par l’affectivité prenant sa source dans le langage maternel. Alors, il faut réapprendre à écouter les dimensions instinctive et affective de notre pensée (celles qui précèdent l’apprentissage du langage intentionnel), qui doivent jouer un rôle au moins aussi important que la rationnalité dans le processus d’individuation de l’individu, et dans le processus d’évolution de l’espèce humaine. C’est elle qui doit orienter la compréhension des choses et du monde, qui doit diriger un discours par trop formel. L’intelligence ne doit donc pas être enfermée dans la manipulation des concepts, elle l’excède, l’intelligence créatrice dans la nature ne se limite pas à l’intelligence conceptuelle de l’homme. Il faut aller au-delà et pour cela, prendre conscience de la complexité de nos origines individuelles et collectives !

A suivre...
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29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 17:16
 « Toute la terre avait un seul langage et les mêmes mots… Les hommes se dirent l’un à l’autre : « Allons, bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche les cieux, et faisons nous un nom». Dieu descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Il dit : « Voici qu’à eux tous ils forment un seul peuple et ont une même langue ; s’ils ont fait cela pour leur début, rien désormais ne sera irréalisable pour eux de tout ce qu’ils projetteront de faire. Allons ! Descendons, et là, confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue les uns des autres ». Et l’éternel les dispersa loin de la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel ; car c’est là que Dieu brouilla le langage de toute la terre… »
 
extrait tiré du mythe de Babel
 
Pour évoluer au-delà du mental, l’homme doit se servir de la spécificité de son espèce : LE LANGAGE. Ce langage, si merveilleux outil grâce auquel ses idées s’expriment à l’aide de signes, dont le but est bien au-delà de l’action, de la communication, de la domination et même de la pensée… Ainsi, sur le chemin de son évolution, il est naturel pour l’homme de se demander : « Et si tout venait du langage… le pire comme le meilleur ! » et de se fixer comme quête de reconstruire Babel, et donc ce langage commun, à la source de l’intelligence créatrice universelle, capable de tout surmonter! Mais pour cela, il faudrait déjà aller au-delà des différences d’une langue à l’autre et surtout de toutes les thèses des linguistes, dont la doctrine intellectualiste selon laquelle le sens est le privilège exclusif de la raison qui seule est à même de formuler une pensée personnelle digne de ce nom, ce qui ne saurait avoir lieu sans le langage verbalisé. Il faudrait aussi considérer qu’entrer dans le langage par la porte de la pensée, c’est être invité, à aller au-delà des limites de la pensée personnelle, pour révéler une pensée par-dessus le mental, capable d’appréhender le sens caché d’une existence universelle et de le rendre dicible. Ainsi, il faudrait être sûr que le langage n’est pas l’attribut exclusif de l’hémisphère du cerveau gauche conscient, mais qu’il peut exprimer au même titre les manifestations d’un inconscient individuel et collectif ancré depuis l’aube de l’humanité dans une langue originelle. Mais parce que cet inconscient, par définition échappe à la raison consciente, il n’est pas possible d’utiliser une analyse purement linguistique sur le langage conscient pour espérer résoudre cette énigme. Pourtant, c’est peut être du côté de l’inconscient qu’il convient de chercher… à évoluer ! Ainsi, c’est en considérant que nos mots ne sont pas seulement les signes arbitraires des linguistes classiques, mais qu’ils recèlent de puissants secrets, bien enfouis, non seulement au centre de l’intime mais aussi, dans les dessous de la communication humaine collective, qu’il est possible de trouver le code qui nous permettrait d’accéder à un stade supérieur d’évolution. Sachant qu’ils sont nos principaux outils pour décrypter un langage universel originel, il faut admettre que chaque mot est aussi construit d’unités sonores sensées mais non conscientes laissant apparaître un sens caché, celui de la langue de l’inconscient, située au fin fond de notre hémisphère droit. Comment toutes les connaissances acquises, maîtrisées de notre langage conceptuel peuvent- elles être mises au service de la recherche du verbe sensible de l’espèce humaine, par delà du mental ?
 
A suivre...
 
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21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 20:13
    "Tais toi, va-t-en et cache
    Tes sentiments et tes pensées
    Que dans le profond de ton âme
    Elles se lèvent et se couchent
    comme les étoiles de la nuit
    Regarde-les et tais-toi.
    Ton coeur dira-t-il ce qu’il est ?
    Un autre te comprendra-t-il ?
    Comprendra-t-il de quoi tu vis ?
    Pensée exprimée est mensonge
    En fouillant tu troubles les sources
.
Nourris-toi d’elle et tais toi.
 Sache ne vivre qu’en toi-même
Ton âme contient tout un monde
De secrets et de visions
Le bruit du dehors les effraie
Les rayons du jour les aveuglent"


Tucnev

Ce poème laisse une impression glaciale, celle d’un désespoir secret à ne pouvoir parler. Il fait penser au repli définitif de l’individu résolu de couper toute communication avec autrui. Si le langage est à ce point limité ou si la pensée est trop obscure et compliquée, alors il ne reste plus qu’à se taire, il ne reste que le mutisme. Parfois nous échouons à traduire ce que notre âme ressent : la pensée demeure incommensurable avec le langage. Ainsi, quand les mots, trop gourds et maladroits ne peuvent traduire de manière suffisamment exacte le langage de l’âme, qui s’inscrit forcément à la frontière de l’indicible, celui-ci est-il tu pour de bon ou s’exprime-t-il autrement ?...

 
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4 octobre 2007 4 04 /10 /octobre /2007 19:51

Comme disait Satprem: "6 milliards d'Homo sapiens sont en train d'apprendre la nullité de leurs moyens d'existence, comme un jour certains poissons ont appris la nullité de leurs branchies sur une terre déssechée. Si ces poissons améliorent leur science aquatique, inventent de nouvelles nageoires et de nouvelles philosophies, ils se trompent. Il s'agit de savoir si nous allons trouver le MOYEN, non pas d'améliorer l'asphyxie humaine mais de vivre autrement sur la Terre. Existe-t-il, dans ce corps humain, un ressort, un levier, qui permettra de changer nos conditions terrestres, comme il y a 3 milliards d'années une première vibration de pensée a préparé Einstein et le Boeing 747?"

A l'heure où le cancer devient fléau n°1 à combattre dans notre société, ne serait-il pas le moment de nous ouvrir à une conscience nouvelle, qui nous permettrait d'affronter le défi d'une éspèce en voie d'autodestruction puisque la société elle-même se cancérise au sein d'une Terre malade. Tout comme les poissons de Satprem qui commettent une erreur en s'inventant de nouvelles nageoires, l'homme se trompe en se fabriquant un nouvel organe qu'il n'arrive pas à maîtriser (cancer). En effet, ces nageoires "hyper-performantes" ne servent en rien à alimenter le processus d'évolution si le poisson ne tient pas compte de l'évolution de son milieu (nageoires inutiles sur une terre desséchée!!). Le poisson s'entête à prendre le chemin d'une évolution qui ne conduira qu'à sa perte, car il ne respecte pas le milieu dans lequel il se trouve, et privilégie son confort dans un environnement déjà concquis plutôt que de s'ouvrir à un nouveau monde, point de départ d'une nouvelle direction pour l'éspèce.

Dans une société qui récompense la performance en vue de nous apporter toujours plus, peut être que le cancer est une tentative vaine de l'homme de se créer un nouvel organe pour devenir "super-performant" dans une nature qu'il veut (croit) maitriser, connaître et dominer, comme le poisson. Sauf que, comme le poisson, l'homme est figé dans l'illusion, car si l'on peut considérer la maladie comme une innovation évolutive au niveau biologique, elle ne permet pas à l'homme de s'adapter, mais prend plutôt la tournure d'une sélection négative, conduisant à sa perte. Le sens que prend cette maladie au sein de l'éspèce humaine et la gravité de sa finalité actuelle doit nous amener à réfléchir sur notre "incapacité d'adaptation biologique" à la nature telle qu'on la considère à l'heure actuelle: nous sommes encore une fois dans l'illusion totale d'un modèle sociétal qui va jusqu'à "s'engrammer" au plus profond de nos cellules jusqu'à en modifier le programme et "performer" son fonctionnement. Ainsi, peut être que le cancer n'est que le résultat d'une adaptation cellulaire et organique au mode de pensée dominante aujourd'hui (de la réflexion, de l'analyse, du mental, du conformisme...) et que les mémoires de cette pensée unique (la seule confortable) qui tend à standardiser l'humain, deviendraient cellulaires. Pourtant, vu les ravages de la maladie, l'homme est forcé tôt ou tard de constater qu'il se trompe (comme le malade qui doit prendre conscience qu'il s'est "trompé de vie" et du coup doit retrouver son âme).

La VRAIE évolution est sur un autre chemin et la nature profonde de l'homme ne parvient pas à s'adapter à ce "formatage mental" et son être biologique se révolte: son corps crie "mieux vaut disparaître que de se tromper d'évolution". Il n'est pas fait pour rentrer dans le moule et perdre son âme. S'il lui reste une forte part d'instinct grégaire de son corps animal, tel le mouton d'un troupeau qui s'oublie corps et âme au profit du groupe, à la différence de l'animal, il a cette capacité merveilleuse de sortir du collectif pour construire sa propre pensée. Pour cela, encore faut-il ne pas être englouti dans la masse jusqu'à en perdre sa conscience individuelle, noyée dans les intérêts du groupe et surtout de son leader: DOMINER, prendre le pouvoir sur tous et sur tout... même la nature. Pourtant oui, l'homme par nature a cette aspiration spontanée à évoluer mais le cancer est un signal d'alarme! Alors, biensûr que l'évolution de l'éspèce humaine naîtra le jour où le coeur de la matière biologique, la cellule modifiera son programme en adéquation avec son milieu, sans désir de domination nourrit par les intérêts d'une société avide de pouvoir. Mais cette entrée au coeur de la cellule nécessitera en amont des "facteurs" de modification du fonctionnement cellulaire, facteurs provenant de l'environnement (l'impact de l'environnement sur le cellulaire n'est plus à démontrer!), de notre vision globale de la vie... une conscience nouvelle.

En tant qu'être humain, nous possédons, en plus de l'animal ce petit "maître intérieur" qui surplombe en permanence tous nos actes. Servons nous en et mettons le au service de la véritable évolution et alors seulement pourrons nous envisager de venir à bout des conséquences dramatiques du cancer. Et le cancer accompagnera l'humanité dans sa marche vers le futur...

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